statue de Napoléon

•  napoEn passant sous l’impressionnante statue équestre du Napoléon de la place de l’Hôtel-de-Ville, l’idée de puissance domine. Pour autant, ce géant doit être surveillé de près. En effet, de grandes coulures d’un brun-ocre situées au niveau des pattes de la monture signalent une altération du fer à l’intérieur…

G.G.

… Si l’enveloppe est constituée de bronze (dont une part de canons ennemis pris à Austerlitz), notre oeuvre est vraisemblablement creuse afin d’alléger l’ensemble et d’y placer une structure de fer. Avec le temps, les distorsions du bronze, les failles de l’épiderme en bronze et la pénétration d’eau dans cette carcasse, les structures en fer ont tendance à « gonfler » en raison de l’humidité constante. Le volume du fer peut alors être multiplié par 10 ! Ensuite, le métal peut s’effriter au point de ne plus assurer la stabilité de l’ensemble. Nous avons connu le même phénomène sur les clochetons de la cathédrale, amplifié à cette altitude par les embruns. Sans se vouloir alarmiste, ces signes ne sont pas à prendre à la légère et il serait souhaitable qu’une étude avec caméra endoscopique soit réalisée rapidement. Il serait regrettable de voir se dégrader ce rare témoin. Inaugurée le 15 août 1865, l’oeuvre est intéressante malgré ses défauts de proportions. Si beaucoup connaissent l’histoire du bicorne trop petit pour le crâne impérial, la légende du suicide de l’auteur est erronée. Vital-Dubray a poursuivi sa carrière de sculpteur après l’inauguration… Sauvée de la destruction lors du rétablissement de la République en 1870, elle l’est encore en 1942. Sachons la préserver à notre tour, longtemps encore…

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