David Hockney Normandism (Festival Normandie Impressionniste 2024)

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David Hockney, « Wind on the Pond », 2023, Acrylique sur toile, 91 x 122 cm © David Hockney : Jonathan Wilkinson

DAVID HOCKNEY NORMANDISM – ROUEN, Musée des Beaux-Arts du 24 mars au 22 septembre 2024.

Dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste, le musée des Beaux-Arts de Rouen propose une exposition intitulée  « David Hockney Normandism« , consacrée au peintre David Hockney, né en 1937 à Bradford (Royaume-Uni), le plus normand des peintres anglais. Cet article est largement extrait du site « Les Hardis » (https://www.leshardis.com).

C’est une exposition plutôt succincte, mais non moins dense qui met en lumière les liens du célèbre peintre anglais à sa Normandie d’adoption.

Articulée en trois volets, cette exposition présente des portraits, paysages et séries de dessins à l’Ipad que la Normandie a inspirés à David Hockney. L’occasion pour la commissaire de l’exposition, Florence Calame-Levert, de mettre en dialogue des œuvres de la collection permanente du Musée des Beaux-Arts de Rouen comme des paysages de Monet ou portrait de Renoir avec les œuvres récentes du peintre anglais.

C’est dans le Pays d’Auge que s’est établi il y a quelques années le peintre anglais aux mille vies. Celui qui quitta son Yorkshire natal dans les années 1960 pour la Californie ensoleillée – où il réalisa les œuvres figurants des piscines et garçons nus qui firent son immense succès – est revenu vivre en Europe, d’abord en Angleterre puis en Normandie.

Sa principale motivation fût de retrouver le rythme des saisons aboli par le climat californien, et laisser sa peinture s’imprégner des cycles naturels. Il s’installe ainsi en 2019 près de Beuvron-en-Auge, dans un domaine baptisé « La Grande Cour » où se dresse une maison à colombages du XVIIe siècle typique de la région, entourée d’un vaste jardin. Un lieu qui lui offre la tranquillité nécessaire à la création et un accès direct à la nature comme source infinie d’inspiration.

Si sa présence dans la région amuse les habitants, le peintre reste discret. 

Il partage son quotidien français avec un petit groupe de personnes triées sur le volet, qu’il portraiture volontiers comme on le voit dans la première partie de l’exposition. On retrouve ainsi sa cuisinière, son podologue, son jardinier, un historien d’art, son ami Jean-Pierre, son médecin ou même de jeunes camarades dont on imagine qu’ils font souffler un vent de fraîcheur dans la vie du peintre de 87 ans depuis le 9 juillet.

Réalisées en grand format, dans une palette colorée et d’un coup de pinceau vif, ces œuvres évoquent la proximité des modèles au peintre, comme croqués dans l’instant. C’est par David Hockney que le visiteur est introduit dans ce cénacle, à travers un autoportrait qui présente l’artiste, regard espiègle, vêtu de l’un de ses très chics costumes à carreaux, un pinceau dans une main et son éternelle cigarette dans l’autre.

Pour fabriquer cette image de lui-même, le peintre use du miroir. La question du reflet, de soi dans le miroir, du paysage sur la surface réfléchissante de l’eau sera au cœur de cette exposition.

On découvre ainsi comment l’artiste utilise les nouvelles technologies et notamment ses fameux travaux à l’Ipad, un outil qui lui permet de questionner encore plus profondément sa pratique en ce que l’Ipad a le pouvoir d’enregistrer la mémoire du geste.

On voit ainsi l’artiste intervenir sur différentes couches d’un paysage, revenir à la première pour ajouter quelques sensations, repartir sur la seconde jusqu’à parvenir à une composition satisfaisante donnant le juste sentiment des choses, la bonne impression. 

Il est évidemment question « d’impression » quand on sait que Monet et l’impressionnisme ont fortement influencé l’œuvre d’Hockney à tel point que ce dernier s’est créé une sorte de Giverny personnel avec sa propriété normande. Ce lieu lui offre un quotidien imprégné de nature et la possibilité de saisir les paysages au gré des variations selon le principe des séries que l’on retrouve en troisième et dernière partie d’exposition avec l’ensemble des vues nocturnes dans la « Moon Room ». Une pièce qui accueille 13 tirages sur papier réalisés à l’iPad et deux peintures sur toile, tous réalisés dans des camaïeux de bleus et noirs, relevés par les reflets de la Lune. Une installation cinématographique qui embarque le visiteur dans une sorte de long travelling des nuits de la (pleine) Lune du peintre devenu normand…

I.C.

 

ames Whistler, « Nocturne en noir et or : La Fusée qui retombe », 1875
David Hockney 10th September 2020, iPad Painting © David Hockney